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Au creux d’un petit vallon discret, la vie sauvage s’épanouit loin du tumulte du monde. Entre ombres et lumières, une vie sauvage et insaisissable s’y déploie, façonnée par le rythme silencieux de la nature. Ce lieu, à la fois intime et mystérieux, est bien plus qu’un simple repli de verdure, il abrite une biodiversité étonnante, des animaux furtifs aux gestes précis, témoins d’un équilibre fragile mais persistant. Ce projet photographique propose de tendre l’œil et l’oreille, d’observer ces instants fugaces, et d’entrer dans le monde discret et vibrant de la Vallée d’Enfer.

La Vallée d’Enfer a été pour moi le premier véritable refuge sauvage où j’ai pu poser mon regard et mon appareil. Enfant de dix ans, me retrouver au cœur de cette campagne intacte m’a à la fois émerveillé et impressionné : le silence, les ombres mouvantes, les bruissements dans les buissons… tout semblait mystérieux, parfois même un peu effrayant.
Au fil des années, j’ai appris à apprivoiser ce lieu. Chaque visite est devenue une nouvelle rencontre avec la vie sauvage : le vol discret d’un rapace, le passage furtif d’un chevreuil ou le regard curieux d’un renard. C’est ici, dans ce vallon secret et vivant, que j’ai fait mes plus belles rencontres avec la nature, et que j’ai commencé à comprendre l’intimité fragile et précieuse de ce monde souvent invisible.


Cette vidéo, qui ne dure que quelques secondes, m’a en réalité demandé plus de 35 heures sous un filet de camouflage, au début du printemps. Pendant l’attente, j’ai pu observer l’intimité du pic noir et son comportement fascinant.
C’était une période cruciale : le nourrissage des petits. Chaque aller-retour des parents révélait patience et soin, rarement vus d’aussi près. J’ai alors laissé tourner ma caméra pour capturer ces instants rares, simples mais précieux, qui restent parmi mes souvenirs d’affût les plus forts.


Majesté
Nous sommes fin juillet, en plein cœur de l’été, et le rut du chevreuil bat son plein. Comme souvent à cette période, je pars tôt le matin, vers six heures, sans attente particulière mais avec l’espoir d’une belle rencontre. En arrivant aux abords d’un champ de betteraves, ma surprise est totale : un imposant brocard, aux bois massifs et majestueux, traverse lentement la parcelle. Je reste immobile, fasciné par sa présence.
Très vite, il m’aperçoit. Ma silhouette, mélange de brun et de vert, l’intrigue. Persuadé d’avoir affaire à un rival, il entame alors une véritable parade : pas espagnols, fausses charges, arrêts brusques… chaque mouvement est une démonstration de force. À plusieurs reprises, il lève haut le museau, espérant capter mon odeur, mais le vent de face le trompe. C’est dans l’une de ces postures fières, le nez dressé vers le ciel, que je déclenche et capture ce moment rare, témoin d’une rencontre où la puissance et l’élégance de l’animal se sont offertes à moi.


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